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Les cuisinistes sont-ils (vraiment) nos amis ? – Retour d’expérience (2/3)

#hotte-de-cuisine

Nous reproduisons ci-dessous, avec l’aimable autorisation de son auteur, un article publié le 8 décembre 2023 sur le site de l’UFC-Que Choisir de Pau.

Chapitre 2 – Autopsie d’un bon de commande

Pour rappel, vous alliez faire un devis chez votre cuisiniste afin de budgétiser la construction, l’achat ou la rénovation de votre maison. Ce devis informatif s’est transformé par magie, et par votre volonté aussi il faut l’avouer, en bon de commande ferme et définitif en théorie.

Ce document est à passer au peigne fin, pour peu qu’on vous en laisse le temps ! Car le but de ces méthodes de vente, qualifiées d’agressives, est d’obtenir votre signature et votre participation financière le plus rapidement possible.

Les deux ou 3 premières lignes auraient pourtant dû vous mettre la puce à l’oreille, vous y trouverez les trois mots « bon de commande », mais vous persistez et signez.

Vous devriez y trouver le descriptif de la cuisine de vos rêves. Attention aux références inscrites qui ne sont intelligibles que pour le commercial et ne traduiront pas forcément la matière ou le coloris choisi.

A la fin vous devriez trouver le montant total hors taxes, toutes taxes déduction faites des nombreuses remises accordées.

Quelques pages plus tard, on peut trouver des « cases à cocher » sensées refléter votre choix éclairé. Parfois ces cases sont pré-cochées. C’est interdit !

On vous proposera aussi de renoncer au métré, parce que votre maison n’est pas sortie de terre, de même qu’à tout délai de rétractation car vous voulez profiter tout de suite de votre cuisine avec les mots magiques « A ma demande expresse »… Cela a déjà été considéré comme clause abusive avec annulation du bon de commande, restitution des sommes versées plus dommages et intérêts.

On ne vous parlera pas des possibilités d’y inscrire des clauses suspensives possibles comme, par exemple, l’obtention du permis de construire, l’obtention du prêt immobilier ou l’achat du bien.

Quelques petites lignes plus tard, on pourrait lire que le cuisiniste n’est pas responsable de la pose ni des aléas :

  • changement de localisation des prises qui implique des saignées dans les murs, rebouchage et finition à votre charge en plus !
  • erreur de mesure pour les découpes.

On en arrive à la date de livraison, qui se traduit par « à définir » ou « 2ème trimestre »… Attention, la date de livraison peut être différente de la date de pose, qui, elle non plus, n’est pas précisée.

Exigez une date certaine ! Parfois difficile quand vous n’avez pas encore le permis de construire.

Au final, les bons de commande réalisés en théorie en deux exemplaires identiques, ne le sont pas tout à fait.

Vous constaterez, dès le retour à la maison, que le vôtre n’est pas signé par le commercial et ne comporte pas les éventuelles annotations manuscrites.

Oubli ? Pas tout à fait. Car en cas de contestation vous ne saurez pas vraiment ce que vous avez signé, surtout 6 ou 12 mois plus tard. Rassurez-vous, un des cuisinistes nous a assuré que les bons de commande étaient stockés chez son avocat dans un coffre-fort ! Mais impossible d’en obtenir une copie !

A suivre : « Le financement »…

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