Nous reproduisons ci-dessous, avec l’aimable autorisation de son auteur, un article publié le 4 janvier 2024 sur le site de l’UFC-Que Choisir de Pau.
Pour clore cette série d’articles, il convient de se pencher sur l’état mécanique du véhicule.
Jérémy n’est pas mécanicien, pas non plus un professionnel de l’automobile. Il arrive cependant à identifier les différentes parties du véhicule, avant, arrière, roues, moteur… Sorti de là rien !
Malheureusement dans le cas le plus défavorable où le vendeur serait un particulier, il faudra avoir l’œil un peu plus aiguisé.
Cela pourrait paraître contreproductif car, comme on l’a vu, plus on voit de choses et moins les vices resteront cachés, mais plus vous en verrez plus vous serez au fait de l’état mécanique réel du véhicule. Car il faut le rappeler, le problème doit être de nature à invalider l’usage ou à le diminuer fortement. Un auto-radio non fonctionnel, voire une climatisation, une vitre électrique… rien de nature à ouvrir une action en vice caché ni en annulation de vente.
Plus vous regarderez, plus vous en aurez pour votre argent !
Tout ce qui est visible est exclu de tout recours futur. Pneus, usure dissymétrique, rotule, il suffit de tourner la direction, soufflet de cardan, fuite sous le véhicule, propreté du moteur et de l’habitacle renseignent sur le soin apporté par l’ancien propriétaire. Bref, il va falloir se rouler un peu par terre et, au mieux de se faire accompagner d’un tiers qui connait un peu.
A ce stade une négociation est toujours possible sur le prix de vente, mais vous savez ce que vous achetez.
Etudier le contrôle technique à la loupe
Heureusement un document magique va vous confortez dans votre opinion que c’est « la bonne ». Le contrôle technique ! Document ô combien objectif qui décrit de façon elle aussi très objective, l’état du véhicule au travers des quelques dizaines de points de contrôles.
Loin de moi de critiquer l’initiative « désintéressée » du gouvernement (et de la deuxième couche au mois d’avril 2024 avec les 2, 3, 4 roues), mais rouler dans un véhicule sécuritaire est plus que louable, de même qu’en contrôler l’état régulièrement et à chaque changement de propriétaire va dans le sens de la sécurité.
Cependant, j’ai eu à traiter un dossier sur l’achat avec un professionnel, où le centre de contrôle technique a indemnisé l’acheteur d’une somme de 5000 €. La vente a été résolue et notre adhérent a récupéré ses 9500€ initiaux plus un bonus de 1000€ donnés cette fois-ci par le vendeur plus 5000 € du centre de contrôle technique ! Quel altruisme diriez-vous? Pas vraiment, c’est le prix d’un accord transactionnel et celui du silence sur la qualité dudit contrôle et de l’état du véhicule vendu par un pro !
Nous constatons une recrudescence de contrôles techniques de complaisance, et dans les faits, certains « vendeurs de bord de route » sont acoquinés avec un centre de contrôle technique au titre de « l’entraide mutuelle ».
Le certificat de contrôle technique doit être fourni avant la signature d’une quelconque réservation ou signature d’un bon de commande au titre de l’information précontractuelle. De même, il est indispensable d’avoir une idée du suivi mécanique du véhicule, donc ne pas hésiter à réclamer la liasse de factures d’entretien adéquates.
Il est conseillé d’étudier le contrôle technique et de faire un comparatif avec le précédent sur le kilométrage et les remarques inscrites. Un contrôle technique vierge pour un véhicule âgé devrait vous interpeller.
Demander un écrit pour une garantie contractuelle et faites préciser la garantie légale sur la facture, 12 mois pour un achat à un pro, et 0 mois pour un particulier.
En fait pas tout à fait. En tant que vendeur particulier vous avez la possibilité de souscrire une garantie commerciale auprès d’un organisme tiers. On en trouve facilement sur Internet. Elle ne couvre, que pour un temps donné, certaines pièces et exclut en général les parties électriques ou électroniques et les prises en charge sont limitées et plafonnées. Mais cela reste une garantie !
Un essai sur route est INDISPENSABLE. Basse vitesse, manœuvrabilité, parcours urbain, côtes et autoroute. Tout ce qui pourrait révéler des comportements erratiques. Et comme vous l’avez essayée, cela vous sera opposé dans une action pour vice caché, alors autant voir le maximum de configurations.
Je conseille même au futurs acquéreurs de se présenter dans un autre centre pour avoir un contrôle technique « contradictoire ».
Le choix étant fait, le contrôle technique épluché, la voiture scrutée, le bon de commande signé, il ne reste plus à Jérémy qu’à procéder au paiement.
Attention AUCUN PAIEMENT EN ESPÈCES, il faut de la traçabilité.
Chèque bancaire ou chèque de banque, voire virement. Ces moyens doivent être libellés à l’ordre de l’entreprise, jamais au nom d’un particulier si le vendeur est un pro ou mandaté. Si le vendeur est un particulier, pas d’espèces et encore une fois de la traçabilité.
Pour finir, il faut noter qu’une attestation d’assurance devrait vous être demandée avant de prendre la route.
Un tour de clé, Jérémy démarre et roule vers le soleil couchant… Poor Lonesome Driver !